Nouvel épisode de “Décrypter l’Afrique”. Retour sur un tournant historique au Mali : la dissolution officielle de tous les partis politiques, décidée par décret présidentiel le 13 mai 2025. Moins de cinq ans après l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta, le pluralisme politique instauré en 1992 à la faveur de la conférence nationale est désormais suspendu. Le Mali suit ainsi les traces du Burkina Faso et du Niger, où les régimes militaires de l’AES ont déjà mis entre parenthèses les mécanismes démocratiques classiques. Mais s’agit-il d’une simple pause démocratique, justifiée par la lutte contre le terrorisme ? Ou bien de la mise en place d’un nouveau modèle politique assumé, propre à l’Alliance des États du Sahel ? Faut-il parler de nationalisme autoritaire, de panafricanisme kaki, ou de dictature militaire ? Et cette trajectoire traduit-elle un tournant générationnel et souverainiste, incarné par de jeunes dirigeants nés bien après les indépendances ?

Pour en débattre, aux côtés de Théophile Kouamouo :
– Geneviève Goetzinger, communicante, ancienne journaliste
– Wilfried Ekanga, essayiste et militant du MRC (Cameroun)
– Frank Toti, journaliste ivoirien
– Maître Mamadou Konaté, avocat malien et ancien ministre de la Justice.